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p   o   r   t   r   a   i   t   s

Lady Morphine
Sister Europe
Orton
Great expectations
Winter Light
The Lady Eve
Drowning
Persona
Scarlet
Plastic Passion
Portrait of a Lady
New Rose
Betrayal
Omnia Vanitas
Tehillim
Reconciliation
Burning Bush
Regeneration
Cyber-Sect
Alice
Wings of Desire
Puppeteer
Carnival
Atomic
Dusk
The Silence
Strange Fruit
Eve of Destruction
Model Workers
New Century
Future Dolls
The Looking Glass
Veil of Tears
Boudica
Shift
Ophelia
War Child
House of Sorrows
Strawberry Girl
Joan of Arc
Electra
Asylum
Orpheus and Eurydice
Poison Ivy
Persephone
Sultan
Unicorn
Pierrot
Nicotine
Carbon Prince
Broken
Her
Reptilian
Repetition
Love and Death
Black & White 2018
The Innocent
Martyr
Paradise Lost
Disciple 2018
Forbidden Planet. 2018
Jester 2018
Insomniac 2018
Fool's Gold 2018
Ma'at 2018
Code 2018

Portraits

         Dans notre tentative d'apparaître chacun comme un individu original et unique, nous avons adopté des outils visuels globaux pour présenter notre personne ; nous nous sommes emprisonnés dans le besoin d'observer, de normaliser, et de nous faire remarquer. À travers cette démarche s'est créée une conscience à laquelle nul ne peut échapper : celle d'une visibilité permanente, dans laquelle nous sommes à la fois acteurs et produits de consommation. La nécessité socialement construite de se démarquer des autres a tourné nos regards vers ceux qui ont réussi cette entreprise par le passé et qui ont guidé nos pas aveugles dans les leurs, effaçant progressivement notre personne intrinsèque pour créer des identités morcelées, témoignant avant tout de notre besoin d'être aimés.

 

         Portraits est une série de peintures numériques de Michael Pettet, en cours de réalisation. Amour-propre, personnalités superficielles, narcissisme numérique, vision de soi disproportionnée : ces travaux offrent une critique sociale de ces différents sujets, qui trouvent en grande part leur fondement dans les médias sociaux et internet, et dans la visibilité si facile d'accès qui les accompagne. Les œuvres de Pettet sont centrées sur des visages humains fusionnés numériquement afin de former des unités uniformes : ainsi, le spectateur est présenté à un monde incroyablement familier, qui pourtant demeure anonyme. L'artiste explore un espace individuel vaste présent dans chacun d'entre nous à travers l'idée d'un piège dans lequel nous sommes pris :  celui de nos esprits, de nos idées préconçues de la beauté, de la promotion éhontée que nous faisons de notre personne. Des morceaux de villes, de murs, de montagnes n'appartenant à aucun temps ni espace se devinent à l'arrière-plan de plusieurs des œuvres exposées. Ceux-ci traduisent l'impossibilité d'échapper aux murs que nous construisons autour de nous, idée également exprimée à travers l'uniformité technique de cette série.

        

         Tout en étant ancrés dans la réalité d'aujourd'hui, les réalisations de Michael Pettet trouvent leur inspiration dans les motifs bibliques, le cinéma classique, la littérature et la pensée philosophique moderne  ; elles sont riches d'un symbolisme instruit à la fois universellement reconnaissable, et né d'un esprit individuel. Bien souvent, ces œuvres apparaissent comme la traduction visuelle de la prison panoptique de Bentham et de Foucault. Cependant, plutôt que de permettre à une figure centrale, logée dans une tour d'observation, de surveiller les détenus sans que ceux-ci puissent savoir s'ils sont observés, ici nous sommes présentés à des personnages placés dans des scènes mentales, au centre d'univers personnels. Ainsi, ces environnements affirment leur contrôle sur notre comportement  et notre individualité, par opposition à l'idée panoptique, en maintenant le concept de prison psychologique.

 

         Tandis que certains des travaux exposés étudient l'esprit individuel, d'autres analysent les relations interpersonnelles, les différentes conceptions de l'intimité, l'âge adulte, l'amour, ainsi que les croyances sexuelles, par des références au fétichisme et à la culture comme marchandise. L'artiste se penche sur le sujet de la beauté, et le besoin construit de représenter les personnes comme des objets d'art destinés à être admirés. Son sens esthétique de la laideur est aussi dérangeant que ses exemples de beauté idéale ; néanmoins, les deux sont liés par le thème récurrent de la discordance et du désespoir. Le monde dépeint dans son travail n'est en rien accueillant  ; pourtant, il s'agit du nôtre.

Ugnė Kleinauskaitė - 2016

Translation by Sarah Brandmeyer - 2017

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